Qui sommes-nous ?

Les Enfants de la psychanalyse est une revue en ligne de psychanalyse créée à l’automne 2013 par Amélie de Cazanove, Alexia Blime Cousi et Daniel Irago. 
Depuis le printemps 2023, Julia Pélissier, Audrey Louis et Alif Bouharb forment la nouvelle équipe.

Notes d’intention au lec­teur (2013) : 

Aujourd’hui objet de tous les fan­tasmes, de tous les mal­en­ten­dus, mais aus­si objet de soins et por­teuse de chan­ge­ment, la psy­cha­na­lyse se doit de trou­ver des espaces publics d’expression per­ti­nents et prendre ain­si toute sa place dans le dia­logue social. Il est temps que ces espaces soient en pre­mier lieu ani­més par ceux qui pra­tiquent la psy­cha­na­lyse aujourd’hui. Dès le début, le déve­lop­pe­ment de la psy­cha­na­lyse s’est accom­pa­gné de la publi­ca­tion de Revues. Pour reven­di­quer sa place dans la moder­ni­té, nous avons déci­dé à notre tour, de créer une revue mais exclu­si­ve­ment en ligne, adap­tée à un style de pen­sée bous­cu­lé par l’actualité et les échanges inter­dis­ci­pli­naires. Nous sou­hai­tons don­ner la parole à nos confrères, mais aus­si à des artistes, soi­gnants, et à tous ceux dont le champ d’action ou de pen­sée s’étend plus lar­ge­ment dans une arti­cu­la­tion où la psy­cha­na­lyse peut pro­po­ser un autre regard, une autre lec­ture.

Au départ, nous sommes trois psy­cha­na­lystes d’origines dif­fé­rentes, tous trois ani­més par l’envie de par­ler aux autres de notre métier comme nous le pra­ti­quons : sin­cè­re­ment, pas­sion­né­ment, sim­ple­ment, humai­ne­ment et d’aller à la ren­contre de ceux qui ont le désir de par­ta­ger leurs recherches, leur savoir-faire et leur vision de la psy­cha­na­lyse de manière à la fois rigou­reuse et acces­sible. Si nous nous croi­sons depuis plu­sieurs années depuis les bancs de la facul­té, ou au gré de sémi­naires, de col­loques, de psy­cho­drames, de super­vi­sions ou encore dans les cou­loirs d’institutions spé­cia­li­sées, ce n’est que récem­ment, lors du Congrès de Psy­cha­na­lyse de Langue Fran­çaise à Bil­bao en mai 2012 que nous avons pris plei­ne­ment conscience d’un manque et de notre désir com­mun, de notre voca­tion à com­mu­ni­quer sur la place publique le rôle par­ti­cu­lier de la psy­cha­na­lyse et les réflexions de nos pairs sur des sujets de socié­té, notre approche, nos doutes, notre méthode, nos convic­tions. Et aus­si, de la ren­contre avec de jeunes psy­cha­na­lystes d’autres pays est née notre envie d’échanger, de com­prendre, de com­mu­ni­quer, de confron­ter, en un mot de sor­tir du saint des saints pour aller battre le pavé dans l’agora mon­dia­li­sé de la connais­sance et des idées. En sep­tembre 2015, l’équipe s’est élar­gie, avec le sou­tien des conseillères édi­to­riales, Flore Cana­vese et Sté­pha­nie de Buf­févent.

Pour­quoi les « enfants de la psy­cha­na­lyse » ? Parce que ce nom évoque, comme un clin d’œil, une iden­ti­té forte sur un plan géné­ra­tion­nel. Nous sommes des enfants de la psy­cha­na­lyse, au sens où nous sommes fon­da­men­ta­le­ment ins­crits et enga­gés depuis des années dans des cur­sus clas­siques de for­ma­tion au sein de l’Association Inter­na­tio­nale de Psy­cha­na­lyse, et sommes tous trois très atta­chés à cette filia­tion et à cet héri­tage qui demeurent une incom­pa­rable source de connais­sance et de remise en ques­tion per­ma­nente de notre pen­sée et de notre pra­tique. En tant que psy­cha­na­lystes de la « nou­velle géné­ra­tion », nous sommes convain­cus qu’il est non seule­ment pos­sible, mais sou­hai­table, sinon néces­saire de pro­mou­voir la pen­sée psy­cha­na­ly­tique. Et qu’au-delà de la pra­tique, la pen­sée ana­ly­tique mérite d’être davan­tage mon­trée, lue, expli­ci­tée pour s’extirper du confi­ne­ment et des sté­réo­types et pro­fi­ter ain­si plei­ne­ment de ce que la culture des écrans offre de pos­si­bi­li­tés d’ouverture. Nous reven­di­quons notre filia­tion, mais dans notre actua­li­té, ani­més par un mou­ve­ment de révolte contre l’affadissement de la vision de la psy­cha­na­lyse, et contre l’enfermement de celle-ci dans des tours for­ti­fiées, trop assu­rées d’elles-mêmes, hors du mou­ve­ment du monde. 

Nous sou­hai­tons ain­si rele­ver le défi de pri­vi­lé­gier une liber­té de pen­sée qui prend le risque d’être poli­ti­que­ment incor­recte tout en res­tant psy­cha­na­ly­ti­que­ment cor­recte. Créa­ti­vi­té, intran­si­geance, trans­cen­dance sont les mots d’ordre de cette revue.    

Psy­cha­na­lyse et moder­ni­té : Inter­net n’est pas seule­ment le temple de l’immédiateté, du fugace et du super­fi­ciel ; c’est aus­si un lieu de connais­sance, d’interdisciplinarité, d’interculturalité, et un espace de jeu, pro­pice à l’invention et à la décou­verte. À ce titre, Inter­net et la psy­cha­na­lyse ne sont pas deux mondes condam­nés à s’ignorer mais ont, en revanche, beau­coup à par­ta­ger. Il nous appar­tient de nous appro­prier cet outil, de pro­fi­ter de cette média­tion for­mi­dable, d’inviter au dia­logue et à la réflexion tous ceux que la psy­cha­na­lyse inté­resse, inter­roge, irrite ou bous­cule.     

Psy­cha­na­lyse et actua­li­té : la psy­cha­na­lyse se nour­rit de toutes les pen­sées, de toutes les actua­li­tés, de toutes les cultures et de tous les arts. Mais qui sait de quelle manière nos débats s’enrichissent de toutes ces pen­sées et com­bien notre réflexion peut à son tour enri­chir les débats ? Qui est invi­té à notre table, en dehors de nous-mêmes ? Dans une dis­ci­pline où le secret et la pro­tec­tion de l’intime est une éthique, nous nous enga­geons à ne par­ler de cli­nique que dans les limites du res­pect et de la confi­den­tia­li­té de nos patients, mais sans nous réduire au silence sur les débats qui nous animent, les ques­tions sur les­quelles les psy­cha­na­lystes sont inter­ro­gés dans les médias, les sujets qui nous occupent, les nou­velles recherches et bien sûr la culture contem­po­raine. Nous vou­lons nous faire l’écho du tra­vail de pen­sée tou­jours néces­saire dans un monde où para­doxa­le­ment, l’agir peut deve­nir le nou­veau mode de pen­sée. Nous vou­lons mon­trer la richesse et la diver­si­té de ce tra­vail qui lutte et résiste contre l’uniformité et la nor­ma­ti­vi­té.       

Les Enfants de la psy­cha­na­lyse s’adresse donc à nos confrères psy­cha­na­lystes, psy­chiatres, psy­cho­logues mais aus­si à un public plus large, au-delà des fron­tières de nos pro­fes­sions et de nos cha­pelles. À tous, nous espé­rons que vous aime­rez par­cou­rir Les Enfants de la psy­cha­na­lyse et que cette revue ouvri­ra tout un champ de pos­sibles et une nou­velle manière de par­ler de psy­cha­na­lyse, dans une ins­pi­ra­tion com­mu­ni­ca­tive.… L’invitation est lan­cée, bien­ve­nue !