Colloque de la revue Cliniques : « Peur sur l’institution« 
23 Mars 2018

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La revue Cli­niques orga­nise son pro­chain col­loque le ven­dre­di 23 mars 2018, au théâtre Déja­zet à Paris, autour de quatre tables rondes qui abordent les figures de la peur en ins­ti­tu­tion.

Argu­ment :
« N’aie pas peur » disent les parents pour ten­ter de ras­su­rer l’enfant qui découvre l’imprévisibilité du monde exté­rieur et craint les pires menaces en écho à la menace que consti­tue par­fois son monde pul­sion­nel interne. Comme si elles étaient une sorte de pro­lon­ge­ment à cette fonc­tion paren­tale pro­tec­trice et ras­su­rante, les ins­ti­tu­tions au sens large, et plus géné­ra­le­ment le groupe social ont pour fonc­tion essen­tielle de conju­rer la peur de l’individu confron­té aux aléas et aux conflits du monde. A cet égard, l’institution qui accueille la per­sonne en détresse psy­chique se doit d’offrir une conte­nance suf­fi­sante, faite de sta­bi­li­té et de com­pré­hen­sion, pour que le sujet se sente moins mena­cé dans son rap­port aux autres et puisse se confron­ter à ses angoisses les plus archaïques. Or ce n’est pas si facile pour les soi­gnants de per­ce­voir et de com­prendre les peurs infan­tiles dis­si­mu­lées der­rière l’inhibition et les recours à l’agir, de repé­rer les figures angois­santes der­rière les manœuvres d’évitement et les conduites contra-pho­biques. Ceci est d’autant plus vrai que la peur a de mul­tiples visages, voire pas de visage du tout. Pho­bies liées à la peur du débor­de­ment pul­sion­nel, détresse pri­mi­tive d’être tota­le­ment vul­né­rable et impuis­sant, angoisses sans nom de perte de son inté­gri­té psy­chique… Autant de figures de la peur, plus ou moins archaïques et vio­lentes, qui infiltrent les équipes enga­gées dans le soin psy­chique et qui sus­citent un cor­tège de réac­tions contre-trans­fé­ren­tielles et de contre-atti­tudes dont le repé­rage et l’analyse sont essen­tiels au soin, essen­tiels pour com­prendre à quel dan­ger on a affaire. Pour­tant, para­doxa­le­ment on parle bien peu de la peur qui tra­verse les équipes de soin psy­chique, du fait que l’institution a fon­da­men­ta­le­ment une fonc­tion méta-défen­sive contre la vio­lence des angoisses archaïques. Alors, au-delà du « n’aie pas peur » conju­ra­toire et défen­sif, com­ment faire pour que l’institution de soin psy­chique garde tou­jours pos­sible, expri­mable et ouverte la ques­tion « Mais qu’est-ce donc que cette peur ? »

Les inter­ve­nants seront Cécile Anti­gny, Garance Bela­mich, Alain Bra­con­nier, Cathe­rine Cale­ca, Char­lotte Cos­tan­ti­no, Laurent Danon-Boi­leau, Paul Denis, Chris­tophe Fer­veur, Pas­cal Hachet, Patrice Huerre, Vas­si­lis Kap­sam­be­lis, Marie-Laure Lean­dri, Syl­vain Mis­son­nier, Jean-Pierre Pinel et Maga­li Ravit.
Ren­sei­gne­ments et ins­crip­tions : http://apspi.net/ et revue.cliniques@apspi.net