Mental – Saison 1

Adap­ta­tion d’une série fin­lan­daise plé­bis­ci­tée dans son pays, Men­tal sor­ti­ra à par­tir du 25 Octobre 2019 sur la nou­velle pla­te­forme de Fran­ceTV, Slash. Des­ti­née à un public entre 15 et 30 ans, elle relate en 10 épi­sodes de 26 minutes, les aven­tures de 4 ado­les­cents et jeunes adultes hos­pi­ta­li­sés en pédo­psy­chia­trie.
Dès l’écriture du scé­na­rio Cathe­rine Jou­bert et Amé­lie de Caza­nove ont été sol­li­ci­tées par le pro­duc­teur Augus­tin Ber­nard pour appor­ter leurs éclai­rages de pro­fes­sion­nels du soin psy­chique auprès d’adolescents. Cathe­rine Jou­bert est pédo­psy­chiatre et tra­vaille au Centre Myriam David de la Fon­da­tion Rot­schild ain­si qu’à l’ASM13, Amé­lie de Caza­nove est psy­cho­logue cli­ni­cienne et tra­vaille dans une uni­té d’hospitalisation pour ado­les­cents et jeunes adultes.

« Nous avons été par­ti­cu­liè­re­ment sen­sibles au pro­jet des auteurs de rendre la mala­die  psy­chique plus fami­lière et acces­sible à un public jeune. L’idée était que l’on puisse s’identifier aux per­son­nages ado­les­cents et recon­naître dans les souf­frances qu’ils tra­versent  des élé­ments pos­sible de sa propre expé­rience, afin d’éviter de stig­ma­ti­ser la mala­die men­tale.
Il nous a été deman­dé d’avoir un regard objec­tif et pro­fes­sion­nel sur tous les élé­ments que pou­vaient pro­po­ser le scé­na­rio. La ques­tion de la vrai­sem­blance a été au cœur de notre réflexion. La vrai­sem­blance n’est pas for­cé­ment la véri­té et il était clair que les scé­na­ristes (Marine Mau­grain-Lega­gneur et Vic­tor Lock­wood) devaient conser­ver une ligne fic­tion­nelle propre à l’identité de la série. Il fal­lait être vigi­lant sur la repré­sen­ta­tion des troubles psy­chiques. Leurs mani­fes­ta­tions ne devaient pas être trop cari­ca­tu­rales ni gros­sières. Du côté des soi­gnants, nous avons tra­vaillé sur leurs posi­tion­ne­ments, et les dif­fé­rences qui existent entre les fonc­tions et la manière entre autres de s’adresser aux patients, de dis­tri­buer les médi­ca­ments et de conte­nir la souf­france psy­chique. Nos remarques n’ont pas tou­jours don­né lieu à des modi­fi­ca­tions de l’écriture, sur­tout quand un res­sort dra­ma­tique était en jeu,  mais elles ont été l’objet de nom­breux échanges qui témoi­gnaient de la com­plexi­té du sujet.
Nous avons éga­le­ment été sol­li­ci­té pour une réunion de tra­vail avec les comé­diens qui allaient incar­ner les ado­les­cents pour les aider à appré­hen­der leurs per­son­nages en res­tant au plus juste. Nous leur avons rap­pe­lé par exemple qu’il s’agissait avant tout d’adolescents dont les troubles se font sen­tir par­fois mais pas en per­ma­nence. »

Le résul­tat est que Men­tal est très cré­dible, le ton est juste. D’emblée le spec­ta­teur par­tage le ques­tion­ne­ment des per­son­nages sur leur mal être et leurs pos­sibles patho­lo­gies. Au fil des épi­sodes, les per­son­nages apprennent à recon­naître leur trouble dans le mag­ma émo­tion­nel qui les sub­merge et appri­voi­ser les soins. La série montre l’univers de ces 4 ado­les­cents qui vivent leurs mou­ve­ments entre la tra­ver­sée ado­les­cente et leurs patho­lo­gies ou dif­fi­cul­tés psy­chiques. Vrai­sem­blable, elle joue sur plu­sieurs registres dont l’humour, et l’authenticité. Chaque per­son­nage a un tra­jet et l’arc nar­ra­tif, s’il est sen­sible, évite de tom­ber dans le piège de situa­tions trop évi­dentes et sim­plistes. En cela Men­tal gagne son pari d’être à la fois une fic­tion ten­due, drôle et enle­vée, et une repré­sen­ta­tion réa­liste du vécu des ado­les­cents hos­pi­ta­li­sés.
Men­tal a rem­por­té au fes­ti­val de la fic­tion de La Rochelle 2019, le prix de la meilleur série dans sa caté­go­rie.

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Men­tal pro­duite par black Sheep Films sort à par­tir du 25 Octobre sur Fran­ceTV Slash