Humeur et rumeurs de l’année

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L’an­née 2015–2016 nous aura un peu son­nés. Nous nous retrou­vons tous un peu comme des vieux boxeurs affa­lés dans les cordes du ring, atten­dant le pré­cieux récon­fort de l’é­ponge du soi­gneur…
Des évé­ne­ments dra­ma­tiques par­tout dans le monde ont jalon­né le par­cours de l’an­née, et nous avons ten­té d’en faire un écho dis­cret mais ana­ly­tique.
Mais aus­si, et dans un contexte plus local, on a pu entendre un fré­mis­se­ment révo­lu­tion­naire en France dans la rue. Info ou intox ? Info pro­ba­ble­ment, mais info qui tourne vite à la sur­en­chère, quand les inon­da­tions pari­siennes viennent réac­ti­ver la grande peur des rats, relayée par une grève qui empêche le ramas­sage des ordures dans les villes.
Ce fil nous conduit inexo­ra­ble­ment à nous deman­der ce qui se passe dans un pays où un hôpi­tal pour enfants, sym­bole du soin à la fran­çaise, devient la cible de cas­seurs aux inten­tions obs­cures… Mais ce fil nous conduit aus­si à nous inter­ro­ger sur ces bruis­se­ments qui viennent ébran­ler nos croyances, un brexit par ci, un Trump par là…
Ce tableau qui pour­rait être illus­tré par Le radeau de la méduse, donne une repré­sen­ta­tion de notre monde qui serait en train de som­brer, ou d’at­tendre un tsu­na­mi, ou encore de se jeter dans le vide. Et ce pano­ra­ma se trouve ali­men­té par un débat média­tique sou­vent pauvre et pitoyable, sou­vent court et immé­diat, où le com­men­taire devient plus impor­tant que l’évènement lui-même.  Par­fois, c’est à se deman­der si les médias n’au­raient  pas un inté­rêt à nous entraî­ner vers une des­cente dépres­sive où seule la phar­ma­co­pée vien­drait à notre secours. Pour­quoi le relais média­tique s’acharne-t-il à dra­ma­ti­ser les situa­tions, voire à les hys­té­ri­ser sans  plus nous lais­ser le temps de la pen­sée, ni en offrir une d’ailleurs ?

Or il y a par­tout des per­sonnes qui pensent, qui réflé­chissent, qui ana­lysent et qui refusent l’im­mé­dia­te­té et on les entend peu, trop peu. C’est aus­si depuis la nais­sance de notre revue à la fois l’humble et l’am­bi­tieux pro­jet des Enfants de la Psy­cha­na­lyse, faire entendre de la pen­sée, celle des psy­cha­na­lystes mais aus­si celle d’ar­tistes, cher­cheurs, écri­vains.
Alors, qu’on se le dise, tant qu’il y aura des psy­cha­na­lystes, il y aura des débats et ici, on en par­le­ra !