Le Comité Freud.

« Pour un plus grand éclat et une meilleure recon­nais­sance inter­na­tio­nale de l’œuvre
du père de la psy­cha­na­lyse. »
L’i­ni­tia­tive de faire recon­naître l’œuvre de Freud comme « bien » de l’hu­ma­ni­té, et de l’ins­crire à ce titre au registre mon­dial du pro­gramme « Mémoire du Monde » de l’Unesco  s’accompagne d’un constat et d’un éton­ne­ment.
Nombre de pen­seurs issus de toutes dis­ci­plines ont recon­nu que l’œuvre de Freud apporte une nou­velle concep­tion du monde et d’« être au monde » qui intègre le déter­mi­nisme de la réa­li­té de la vie psy­chique dans toutes les actions des êtres humains.
Alors que cette oeuvre a influen­cé tous les champs de la culture ain­si que la vie affec­tive de tout un cha­cun, elle a révé­lé des résis­tances dont la puis­sance ce cesse de sur­prendre et qui s’exercent régu­liè­re­ment contre elle ; d’où l’i­dée d’un Comi­té Freud ayant pour but de sou­te­nir le rayon­ne­ment de la pen­sée de Freud, et de mili­ter pour « un plus grand éclat et une meilleure recon­nais­sance de l’œuvre du père de la psy­cha­na­lyse au niveau inter­na­tio­nal ».
Son ins­crip­tion au patri­moine mon­dial de l’U­nes­co serait une recon­nais­sance de sa por­tée uni­ver­selle et de sa valeur de bien pré­cieux de l’hu­ma­ni­té. La pro­mo­tion par le Comi­té d’une telle  dis­tinc­tion serait un magni­fique après-coup aux trau­ma­tismes incom­men­su­rables que per­pé­tuent et s’in­fligent les hommes.

Pour la recon­nais­sance de Freud au patri­moine mon­dial de l’U­nes­co

Recon­nue dans tous les pays – jusqu’à la Chine, où elle fait désor­mais par­tie des ensei­gne­ments offi­ciels -, la psy­cha­na­lyse est par excel­lence une œuvre de civi­li­sa­tion qui tra­verse les cultures.
Dans tous les domaines explo­rés Freud s’est éle­vé au-des­sus des par­ti­cu­la­rismes pour conce­voir le plus uni­ver­sel, sans autre juge­ment de condam­na­tion que celle de la bar­ba­rie et des forces des­truc­trices et réduc­trices qui habitent l’hu­main.

Qu’il s’agisse des exa­cer­ba­tions iden­ti­taires, des extré­mismes reli­gieux et natio­na­listes, des défaillances édu­ca­tives et des atteintes aux liber­tés indi­vi­duelles et publiques ; plus que jamais Freud est aujourd’­hui au cœur de l’actualité uni­ver­selle.
Révo­lu­tion­naire et vision­naire, sa pen­sée auda­cieuse a bous­cu­lé les fon­de­ments de la vie psy­chique, de la sexua­li­té et de la pen­sée humaine.Freud dut s’exi­ler de Vienne, capi­tale d’un Empire Aus­tro-hon­grois mul­ti­cul­tu­rel où cha­cun était sujet de l’Em­pe­reur, sans trop souf­frir de son appar­te­nance à quelque mino­ri­té natio­nale. Dans ce bras­sage de cultures  de la Mit­tel- Euro­pa naquirent des œuvres qui sont désor­mais le bien de toute l’humanité : peintres, musi­ciens, écri­vains, pen­seurs dont les œuvres conti­nuent d’être fécondes. Exi­lé, Freud fut inhu­mé à Londres, dans cette autre ville Euro­péenne, à l’é­poque métro­pole mon­diale, moins celle des cultures que celle d’une puis­sance finan­cière et poli­tique.

Mais même à Londres, il s’est tenu dans une sorte d’extraterritorialité. Désor­mais inou­bliable il hante la culture.Lorsqu’elle se replie sur ses seules valeurs, toute culture porte en elle le crime, qu’elle peut mettre en acte sans hési­ta­tion ni remord. Ce fut au cœur de la culture la plus raf­fi­née, l’immense culture ger­ma­nique, mère de Kant, d” Hegel, de Marx, de Freud et de bien d’autres, qu’a ger­mé le crime le plus pro­fond. Moins le crime de guerre, moins le crime racial que le crime contre ce qui fut la racine mono­théiste d’un bien uni­ver­sel. La civi­li­sa­tion est plus grande que cha­cune des cultures qui peuvent s’op­po­ser à elle. Comme l’écrivit  Ste­phen Zweig : « La mesure la plus sûre de toute force est la résis­tance qu’elle sur­monte ».Dans cette extra­ter­ri­to­ria­li­té, quel meilleur mémo­rial pour­rait être offert à cette oeuvre que celui de l’U­nes­co ? Voi­ci les rai­sons de la créa­tion du Comi­té Freud. Ema­nant d’une constel­la­tion intel­lec­tuelle euro­péenne et inter­na­tio­nale il regroupe des psy­cha­na­lystes, méde­cins, psy­chiatres, repré­sen­tants de l’ensemble des sciences humaines et sociales et poli­tiques, autour d’une même cause : faire recon­naître l’œuvre de Sig­mund Freud auprès de la sec­tion « Mémoire du Monde » de l’Unesco qui a pour mis­sion de rehaus­ser les chef d’œuvres du génie créa­teur humain.

Défi­nir le Comi­té Freud

Au delà de la psy­cha­na­lyse repré­sen­tée par d’é­mi­nents psy­cha­na­lystes d’ho­ri­zon divers le Comi­té regroupe des per­son­na­li­tés de toutes les dis­ci­plines.
Son objec­tif est moins de pré­ser­ver la mémoire de Freud que de mon­trer sa radi­cale actua­li­té.
Qu’il s’agisse des droits de l’homme mena­cés, d’une méde­cine ins­tru­men­ta­li­sée, de la dérive de l’hu­ma­nisme, du déclin de l’Europe et des Lumières ou d’un retour du popu­lisme et des natio­na­lismes, Freud avait anti­ci­pé de tels erre­ments de la civi­li­sa­tion.
A ce titre, il est notre contem­po­rain et son œuvre doit être enno­blie en accé­dant au patri­moine de l’UNESCO comme un joyau  au ser­vice de l’humanité et de sa com­plexi­té.

Quelles actions ?

Cette entre­prise ambi­tieuse – l’accession au patri­moine imma­té­riel « Mémoire du Monde »  – exige patience et déter­mi­na­tion. Les ins­tances inter­na­tio­nales notam­ment autri­chiennes sont aler­tées,  ce tra­vail sera long. Les membres du Comi­té pro­fitent de ce temps pour orga­ni­ser des mani­fes­ta­tions cultu­relles plu­ri­dis­ci­pli­naires dans le monde. Des col­loques et sym­po­siums ont déjà eu lieu à Paris et New-York , d’autres sont pré­vus à Tel-Aviv, Tunis puis de nou­veau à Paris.
Le Comi­té vise à faire connaître la poly­sé­mie cultu­relle de l” œuvre Freu­dienne, sa dimen­sion anthro­po­lo­gique et poli­tique. Le grand-maitre vien­nois a été un scru­ta­teur exi­geant de son époque. Son tra­vail s’est ins­crit dans cet entre-deux-guerres qui vit une Europe si civi­li­sée vaciller et som­brer dans la bar­ba­rie. Il reste aujourd’­hui d’une actua­li­té bru­lante.

Les Membres SPP du Comi­té Freud : Julia Kris­te­va, Georges Pra­gier, Mari­lia Aisen­stein, Ber­nard Cher­vet.

Annonce col­loque de Paris http://lesenfantsdelapsychanalyse.com/actualite-colloques/155-colloque-education-nationale-que-faire-20-et-21-mai-2016

Pour suivre les infor­ma­tions et l’ac­tua­li­té du Comi­té Freud : http://www.comite-freud.com/

Note : L’UNESCO a crée en 1997 le Registre de la Mémoire du monde pour pro­mou­voir le patri­moine docu­men­taire et réper­to­rier les fonds d’archives et de biblio­thèques d’intérêt uni­ver­sel, afin d’éviter l’amnésie col­lec­tive et de pro­mou­voir la conser­va­tion des col­lec­tions d’archives et de biblio­thèques par­tout dans le monde et d’en assu­rer la plus large dif­fu­sion. Le pro­gramme Mémoire du monde aide les réseaux d’experts à échan­ger des infor­ma­tions et trou­ver des res­sources pour la conser­va­tion et la dif­fu­sion des biens docu­men­taires.