« Tu ne mentiras point » du Décalogue de Kieslowski, raconte l’histoire d’une femme qui a refusé de recueillir une enfant juive durant la guerre, en Pologne, car il lui aurait fallu mentir en disant que celle-ci était catholique. On comprendra qu’elle a mis en avant cette raison, mais qu’il s’agissait en réalité de protéger un réseau de résistance. Le film se déroule 40 ans plus tard, alors que la petite fille devenue adulte, et qui vit aux Etats-Unis, retourne en Pologne pour rencontrer la femme qui l’avait rejetée à la rue, et souhaite comprendre. C’est l’occasion pour celle-ci (qui est à présent professeur d’Ethique à l’Université), de revenir sur ce passé douloureux qui la hante, de se confronter au regard de cette enfant aujourd’hui femme, et d’assumer sa culpabilité en cherchant de son côté à comprendre ce que la petite fille a pu vivre alors.
À travers cette histoire terrible, le mensonge apparaît sous ses deux facettes qui en déterminent les enjeux, que nous souhaiterions explorer dans ce travail :
– Il est souvent une tentative de séparer deux espaces, pour protéger l’un par rapport à l’autre. Il permettrait ainsi que se constitue le for intérieur chez l’enfant, il est le garant de son espace psychique chez chacun. Ici, le mensonge visait à protéger l’enfant juive, ou le réseau de résistance.
– Mais indissociablement, il est lien intersubjectif car il est action du menteur sur celui à qui il s’adresse. Dans ce film, le mensonge est cause que la femme âgée doit rendre des comptes à la femme jeune.
Le « Tu ne tueras point », du même Décalogue, en fournit une autre illustration : un médecin choisit de dire à la femme d’un de ses patients, atteint d’un cancer, que celui-ci va mourir rapidement, alors que lui-même n’en sait rien. La femme est enceinte de son amant, et lui a posé la question du pronostic pour son mari. Elle y lie le sort de son enfant à naître : si le mari doit mourir rapidement, elle garde l’enfant, alors que s’il doit vivre, elle avortera, car sinon son mari saurait que cet enfant n’est pas de lui, puisqu’ils n’ont plus de relations sexuelles. À travers ce mensonge, le médecin choisit de préserver la vie de l’enfant, et se veut fidèle à sa fonction de médecin. S’il tente d’accomplir ce qu’il pense être sa mission et de se protéger de l’instrumentalisation dont il pourrait être l’objet de la part de la femme, il n’en intervient pas moins dans la vie de celle-ci, d’une manière qui outrepasse son rôle.
Cette ambivalence du mensonge servira de fil rouge à notre réflexion. Si l’on y recourt souvent pour tenter d’introduire une séparation entre soi et l’autre, dans un souci de préservation narcissique face à une menace d’intrusion ou d’emprise, il nous est apparu qu’en lui-même il constitue volontiers une forme d’intrusion, ou d’emprise. Cela témoigne de ce qu’il n’est pas possible d’échapper à la dépendance aux multiples liens intersubjectifs qui nous constituent, tout particulièrement d’ailleurs en ce qui concerne la vérité, toujours fondée sur l’expérience partagée : « Il n’y [a] pas de communauté possible dans le mensonge » (Jankélévitch, 1998, p. 232). Il est donc nécessaire de le reconnaître, pour en faire une source d’enrichissement réciproque, plutôt que de tenter de le dénier. Ce déni en effet risque d’enfermer les sujets dans une forme d’illusion, à travers par exemple l’idéalisation que l’on retrouve dans certaines relations amoureuses, dans lesquelles le lien objectal se concentre sur un objet unique constitué en double narcissique, tant l’altérité véritable est menaçante. « La personne séduite trouve dans l’autre ce qui la séduit, l’unique objet de sa fascination, à savoir son propre être tout fait de charme et de séduction, l’image aimable de soi » écrit Vincent Descombes (Descombes, 2004, p. 85) ; or le séduit est condamné à cacher, et d’abord à lui même, le ressort narcissique de la séduction. C’est à ce conflit que croit pouvoir répondre Proust dans sa formulation paradoxale, « Nous ne vivons qu’avec ce que nous n’aimons pas, et que nous n’avons fait vivre avec nous que pour tuer l’insupportable amour », et qui est tout le sujet de La Prisonnière. Le mensonge, envers l’extérieur, mais aussi au sein du couple, vient témoigner alors de la faillite de ce déni. Ne peut-on considérer qu’il est souvent, en particulier chez l’enfant, mais aussi chez l’adulte, appel à être découvert ? Ainsi pour Irène, héroïne de la nouvelle de Stefan Zweig, La Peur, (Zweig, 1992) dont l’infidélité est tentative désespérée pour que son mari s’intéresse à elle, ce qui se produira effectivement. La Vérité, le film d’Henri-Georges Clouzot, le montre de manière dramatique, puisque l’incompréhension entre les deux amants aboutit au meurtre de l’un par l’autre, et que son procès redouble ce sentiment d’incompréhension chez la meurtrière, qui se suicide avant d’être exécutée.
« Le prince noir », « Le château de sable », et « Les soldats et les nonnes », d’Iris Murdoch (Murdoch, 2004, 1984, 1988) ont pour point commun de raconter chacun une histoire amoureuse passionnelle entre un homme et une femme a priori improbable, tant les séparent leur âge ou leur condition sociale. Pour des raisons dans le détail desquelles nous n’entrerons pas, le coup de foudre amoureux chez chacun des protagonistes cristallise un moment de son existence qui l’a confronté à la précarité et la relativité des ses investissements objectaux. L’expérience amoureuse vient balayer tous ses doutes en imposant son évidence et son intensité, non sans vertige tant il s’agit d’une véritable révolution intérieure.
Ainsi dans « Le prince noir » : « Mais rien vraiment ne m’avait préparé à ce coup. Et c’était bien un coup. J’étais terrassé par lui physiquement. J’avais l’impression que mon estomac avait été emporté par un obus, et qu’il y avait à la place un trou béant. Mes genoux se dérobaient sous moi, j’étais incapable de me tenir debout, j’étais tout frissonnant et tremblant, je claquais des dents.[…] L’amour engendre, ou plutôt révèle quelque chose que l’on peut appeler le charme absolu. Chez la bien-aimée, rien n’est gauche. Tout mouvement de tête, toute intonation de voix, tout rire, ou grognement, ou accès de toux, ou toute crispation nerveuse du nez, est aussi précieux et révélateur qu’une vision fugitive du paradis. Et, en fait, étendu là, absolument sans énergie, et cependant tout tendu, le front contre le sol et les yeux fermés, je ne faisais pas qu’avoir une vision fugitive du paradis, j’y étais véritablement ». (p.260, 261).
Ce qui a attiré notre attention sur ces histoires, dans le cadre de notre réflexion sur le mensonge, c’est le contraste marqué qui survient alors entre l’expérience d’authenticité, de vérité de soi-même, que constitue le sentiment amoureux, tranchant sur le vécu antérieur et habituel, et la nécessité du mensonge qui va néanmoins s’imposer, vis à vis de l’extérieur (la famille, les amis, « qui ne comprendraient pas ») mais aussi au sein du couple (certains aspects de leur vie antérieure faisant craindre aux sujets qu’ils ne menacent leur amour).
Le roman va alors être le récit de la désagrégation progressive de ces relations amoureuses par l’inévitable mise au jour des mensonges qui auront vainement tenté de nier un temps certains aspects de la réalité, et tout particulièrement les liens affectifs puissants dans lesquels restent pris les personnages, quoi qu’ils pensent sur le moment du changement radical de leur existence. Iris Murdoch a explicitement placé ses romans sous le signe de la recherche, par la littérature qui permet d’en rendre compte à travers le récit de la vie intérieure de chaque personnage, de l’altérité si difficile à appréhender dans la « vie » (Murdoch, 2005).
Nous voulons souligner le lien qui nous semble crucial et paradoxal entre l’intensité de la conviction amoureuse et l’inéluctabilité du mensonge. Et nous proposons de le comprendre en interprétant le mensonge comme révélateur du déni que constituait dans ce cas le sentiment amoureux : déni d’altérité externe qui renvoie à une altérité interne que le sujet tente elle aussi de fuir. Ainsi, pour certains des personnages, leur âge, en se précipitant dans un amour pour une femme beaucoup plus jeune.
Un exemple extrême nous en sera fourni par la nouvelle de Maupassant, La petite Roque (Maupassant, 1979). Un homme mûr perd sa femme et en souffre intensément, sans doute aussi parce que ce deuil le renvoie à sa propre mort. Croisant une jeune fille au bord de la rivière, il se sent irrésistiblement attiré par elle, la viole, puis la tue pour qu’elle ne le dénonce pas. Il parvient à déjouer l’enquête de la police. Pourtant la culpabilité le taraude, et il finit par se suicider après avoir écrit au juge pour avouer son crime. Ici, de la manière la plus crue, un sujet réagit dans la méconnaissance à la douleur de la perte d’un être cher par un rapport sexuel avec une jeune femme. Le déni initial en provoque une cascade d’autres, passant par le crime et le mensonge, mais ne peut exonérer le sujet de la nécessité de l’aveu final.
Nous pouvons alors élargir cette question, au-delà de la relation amoureuse passionnelle, au conflit auquel confronte toute relation affective investie pour un sujet dans son rapport à l’altérité. Il s’agit en effet d’arriver à penser comment le sujet peut accepter de se laisser transformer par sa rencontre avec un autre, sans se sentir menacé dans son identité et sa continuité, et si possible au contraire en en tirant un sentiment d’enrichissement. Plus précisément, on supposera que l’investissement particulier pour tel objet pourra se comprendre par ce que le sujet retrouvera chez cet objet de sa propre altérité interne, que cette relation l’aidera à subjectiver. Si l’on tente de décrire ici une relation investie qui ne soit pas idéalisée et passionnelle, c’est donc qu’à l’opposé de celle-ci, la différence avec l’objet est assumée, voire valorisée, aimée. Son investissement sous-entend la capacité du sujet à courir le risque de la perte, et donc à la supporter le cas échéant. C’est ce qui se passe dans l’un des romans d’Iris Murdoch que nous avons cités, « Les soldats et les nonnes » : entre les deux amants, Gertrude et Tim, après le coup de foudre imprévisible, puis la rupture liée à la découverte des mensonges, survient un troisième temps de retrouvailles : « – Gertrude…tout ceci…tout est de ma faute…mais cela n’a pas abimé notre amour, n’est-ce pas ? – Non, je ne le crois pas. Ceci, ton amour…fait partie de la…comment dire…de la logique de notre amour. Cela rend tout plus…je ne trouve pas le mot…précis, détaillé. Nous existons tellement plus maintenant. –La logique, oui. Je n’arrivais pas à établir une distinction. Je devais apprendre à séparer les mensonges à la fois entre eux et du reste. Tu te souviens du jour où je t’avais dit que je n’étais pas réel et qu’il ne fallait pas me faire confiance, et tu m’avais répondu que tu me rendrais réel ? Je crois que tu as réussi. […] – Je voudrais ne rien oublier, dit Tim, mais tout n’est pas encore totalement en place, il y a encore des endroits obscurs et flous et je voudrais tant que tu voies bien…- Tout n’est probablement pas perceptible. Tu m’as donné l’ensemble, avec ses endroits obscurs et flous, j’ai tout en main. Oh ! oui, j’ai tout, tout toi… » (p.496 et suiv.).
Jean Cournut de son côté (Cournut, 2006) le théorise : « La différence scandalise mais elle sauve de la répétition ; l’entre-nous-tous-pareils serait reposant, tranquille mais stérile, comme la mort. A l’opposé, l’altérité me met radicalement en question face à tout ce que l’autre manigance et dont une part me reste impensable, irreprésentable, face cachée que l’on espère approcher par la commensalité, la relation, voire l’amour, mais qui, fondamentalement, persiste comme une menace de mon identité, de mon intégrité ». (p. 52).
Cette question ouvre alors sur tout le champ de l’illusion, de la consolation, qui s’opposent au déni et au mensonge : les premières marquent la reconnaissance de l’incomplétude humaine, de la dépendance à l’autre, de la nécessité de lui faire confiance au risque de la déception ; les seconds signent la tentative de faire croire, au mépris de la réalité, et donc d’emprise sur les autres, sans réciprocité car sans confiance.
Nous sommes peut-être ici au cœur de notre réflexion. Le rapport intersubjectif oscille en permanence entre la recherche de la reconnaissance de l’autre (dont la valeur tient à ce qu’elle soit librement accordée), et la tentative d’exercer son contrôle sur l’autre afin de ne pas se trouver à sa merci. Si nous considérons que le mensonge constitue une protection narcissique dans une relation intersubjective menaçante, mais qui disqualifie celle-ci dans sa fonction « nourricière » (objectale et narcissique), alors nous pouvons supposer que le sujet aspire à en lever le voile, du moins auprès de ses objets significatifs. C’est une évidence chez l’enfant (et l’aveu d’Irène, dans La Peur, est précédé de celui de sa fille, comme un modèle de « sortie » de l’angoisse), mais aussi chez l’adulte : pensons à la place de la Confession, non seulement religieuse, mais aussi littéraire, et à sa forme judiciaire ou politique, l’Aveu. C’est l’une des interprétations qu’en fait Jankélévitch (Jankélévitch, 1998), lorsqu’il voit le mensonge comme défensif, lié au sentiment de ne pas être compris, et d’avoir besoin de se dissimuler pour se protéger ou reconquérir l’amour : « La cause fondamentale du mensonge est le manque de générosité, et la générosité seule, parce qu’elle est la source de l’existence retrouvée, nous fera innocents et transparents comme au premier matin du monde » (p. 240).
La cure psychanalytique elle-même a parfois été déclarée l’héritière de la Confession dans notre monde désenchanté, mais elle se démarque résolument des figures surmoïques ici évoquées. La levée du mensonge ne repose pas pour elle sur la force bienveillante ou terrifiante d’une Autorité, et elle a toujours souhaité se dégager du modèle médical. Pour elle, ainsi que Roussillon le souligne avec force (Roussillon, 2012), ce besoin émane uniquement du sujet lui-même : « Cette aspiration à être reconnu du refoulé, mais aussi du clivé, du dénié, forclos, projeté, va être le moteur du transfert », même si elle s’exprime indirectement, dans l’interaction par exemple, qui est « quête méconnue, d’un reflet de l’inconnu et répudié de soi, quête d’un reflet à travers un double ignoré comme tel, mais néanmoins secrètement espéré » (p.92) .
Charge alors à l’analyste de savoir favoriser une certaine capacité d’identification réciproque, sans confusion, qui permet que la relation passe de l’affrontement (le contretransfert pouvant être tenté, dans les cas difficiles de contrer l’action transférentielle) à la réflexion, qui suppose « une position de soumission suffisante de l’analyste étayée sur la mobilisation de sa féminité primaire et de la composante masochique qui l’accompagne et la rend supportable » (Roussillon, 2001, p. 246). Alors seulement en effet, l’analysant « pourra y trouver la capacité de s’identifier à un objet qui supporte suffisamment bien une position de passivité nécessaire à la naissance ou au développement de l’insight, par l’attitude de médium malléable de l’analyste » (ibid.)
Cette expérience refait à l’envers ce qui s’est mal passé avec les objets primaires : alors que la relation avec eux avait « bloqué » l’acceptation de la séparation, en entravant pour ce faire le processus de représentation qui en est et l’effet et la cause, la mise à l’épreuve de l’analyste dans sa capacité d’éprouver et de penser, de lien et de séparation, pose les bases d’une capacité représentative pour le patient.
C’est dans et par le travail analytique que se noue cette relation singulière et « vraie » entre l’analysant et l’analyste ; c’est parce qu’il y a réellement du commun (dans le travail d’élucidation, de subjectivation d’un vécu ensemble) qu’il y a par ailleurs du propre à chacun, non menacé. C’est l’existence du commun qui permet d’accepter qu’il y ait du propre. Selon Roussillon toujours (Roussillon, 1995, p.118), l’objet utilisable (ici l’analyste) est aspécifique dans sa fonction, puisque cette fonction pourra être remplie par d’autres objets, et spécifique dans son altérité, ce qui permettra d’en faire le deuil. À l’inverse, un objet trop spécifique est source de séduction narcissique, et d’aliénation du sujet qui ne peut que l’incorporer, sans symbolisation, générativité associative, ouverture vers d’autres objets ; et un objet trop peu spécifique est séducteur d’une autre façon, car trop enveloppant, engloutissant, fermant l’accès au travail de symbolisation et aux autres objets.
Ainsi, l’amour de transfert est « vrai » en ce qu’il correspond à une vraie relation d’affectation réciproque ; mais il n’est vrai que dans le cadre de la relation analytique, dont le seul objectif est la découverte partagée de l’expérience subjective du patient par celle de l’analyste. Reconnaissance de soi par l’échange avec l’autre, alors que le mensonge est courtcircuit pour accéder à cette reconnaissance en s’imposant à l’autre. Par nature, le mensonge exclut la mutualité (même s’il peut donner lieu à une surenchère en miroir). C’est ce qui peut se produire dans certaines « dérives du contre-transfert » (Denis, 2010), comme l’addiction au transfert des autres : « Vertige du pouvoir sur le patient et tentation de l’abus de pouvoir… De n’intervenir que pour soi-même, afin de se maintenir dans cette situation de force qui vous assure le dévouement du patient et la pérennité de sa présence. Alors, le sens de l’analyse change complètement : au lieu d’être au service de la liberté du patient, l’activité de l’analyste vise à l’aliéner à cette situation, l’exploite, l’amène à lui fournir les gratifications narcissiques dont il est devenu toxicomane ». (p. 61)
Le mensonge ne serait au fond que l’autre face de la transparence, thèmes rousseauistes dont a si bien parlé Starobinski (Starobinski, 1971, p. 299) : « Ainsi, plutôt que de vivre avec les hommes une relation incertaine, plutôt que d’accepter les servitudes de la condition humaine, où l’espoir de la communication est toujours contrebalancé par le risque de l’obstacle et du malentendu, Rousseau disjoint les termes de cette ambivalence pour en faire deux instances absolues et immuablement opposées. Au lieu d’affronter l’incertitude du probable et les dangers d’une liberté active, il préfère se présenter devant deux tribunaux dont la sentence est connue d’avance et qui profèrent, sous une forme éclatante et irrévocable, le oui et le non que l’expérience humaine ne rencontre jamais à l’état pur. Il y a, pour Rousseau, un amer repos à savoir qu’il ne doit plus rien attendre de la part des hommes, s’il possède la compensation qui l’autorise à tout attendre de la part de Dieu. »
Rousseau a déployé à l’extrême les termes de l’enjeu que nous avons souhaité explorer dans ce travail : dans la vie, comme dans la relation analytique, faute d’accepter de partager notre vie psychique avec d’autres qui toujours nous échappent, nous sommes condamnés à errer entre l’idéal d’une impossible transparence, et la réalité de dérisoires mensonges.
Isabelle Laffont et Benoît Servant
BIBLIOGRAPHIE
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– (1988), Les soldats et les nonnes, Paris, Gallimard.
– (2004), Le prince noir, Paris, Gallimard.
– (2005), L’attention romanesque. Ecrits sur la philosophie et la littérature, Paris, La Table ronde.
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– (2001), Paradoxes et situations limites de la psychanalyse, Paris, P.U.F.
– (2012), Manuel de pratique clinique, Paris, Elsevier Masson.
Starobinski J. (1971), J‑J Rousseau. La transparence et l’obstacle, Paris, Gallimard.
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