Caroline Lebrun est docteur en psychologie, psychanalyste, membre du CILA et de l’EPCI.
De 1905, date de la publication, à 1924, date des derniers ajouts par Freud, les Trois essais sur la théorie sexuelle reste une œuvre polémique, argumentant l’existence de la sexualité infantile. Le 3ème essai, qui traite de la puberté, gène la démonstration. Que faire de la puberté dans ce bel ensemble d’une sexualité infantile qui se poursuit dans la névrose de l’adulte, ignorant le temps ? Le troisième essai serait-il la pièce incasable du puzzle, celle qui pose problème ? Freud nous invite d’ailleurs à continuer le travail entrepris … Modeste dans la préface à la seconde édition, il souligne qu’il ne se fait « pas d’illusions quant aux lacunes et aux obscurités » de ce « petit écrit ». Il émet le vœu que « le livre passe de mode » mais il ajoute : « une fois universellement admis » (quand même ! ) ce qui conforte la nature polémique de l’ouvrage. « Et que les insuffisances qu’il comporte auront été compensées par une plus grande justesse » ! Une invitation à combler les lacunes donc.
Des lacunes, le 3eme essai en comporte effectivement pour au moins deux raisons :
- 1. Une lacune volontaire : pour les besoins de la démonstration scientifique Freud a toujours effacé le pubertaire pour mettre en avant l’infantile. Dans ce 3eme essai il se trouve donc dans une position délicate.
- 2. Une question épineuse : la question de la nature et de l’instinct, posée par l’évènement biologique de la puberté, trouve difficilement sa place dans la métapsychologie. Intéresse-t-elle le psychanalyste ? Sans doute si l’on considère qu’il y aura toujours une part non convertible du sexuel, non désexualisable ou non symbolisable dans une sublimation. La puberté, comme d’autres phases du développement, suscite de l’angoisse, du traumatique, de « l’effroi », mot employé justement dans ce troisième essai. Effroi peut-être suscité par la part d’animalité en nous ?
Donc une invitation à poursuivre le travail, à laquelle ont répondu Ferenczi et des cliniciens de l’adolescence du vivant de Freud. Reprise en 1950 par Anna Freud appelant les analystes à s’intéresser à l’adolescence.
Arrêtons-nous d’abord sur le titre de ce troisième essai et sur sa traduction.
Le titre et ses traductions :
« Die Umgestaltungen der pubertat » est le titre allemand qui a connu plusieurs traductions. Toutes conservent le pluriel.
« Les métamorphoses de la puberté » dans la traduction Folio Gallimard en 1987. Dans cette traduction la structure de fond est modifiée. Le sujet reste le même mais la forme change. C’est aussi la traduction de F. Cambon préfacée par A. Vanier, champs Flammarion en 2011.
« Les Reconfigurations » dans les œuvres complètes de Laplanche, 2006. Ici il s’agit de garder la même structure et la réactualiser, la réaménager (excepté en informatique où la reconfiguration efface tout).
« Les transformations » sont les termes souvent utilisés quand on parle de ce troisième essai. Comme « métamorphose » la transformation implique un changement de « forme » mais la permanence du sujet est moins certaine. Si l’on se réfère au rugby, la transformation participe à l’avènement d’un résultat1 .
En allemand « Umgestaltungen » serait un mot technique employé en architecture, en décoration, en urbanisme (source amicale). On peut le traduire par réorganisations, remaniements, réaménagements. La première traduction du mot dans le dictionnaire dict.léo.org est : « déformations », mot qui garde une coloration péjorative en français même si Sabina Lambertucci Mann en a montré toute sa richesse dans son rapport du CPLF de 2018 à Gênes insistant sur la place que Freud accordait à ce concept le considérant comme sa seule découverte2 . « Die verwandlung » serait beaucoup plus poétique, proche de métamorphose.
On peut apprécier « métamorphose » pour son caractère métaphorique et aussi parce que cette traduction en rappelle d’autres, celle d’Ovide (très éclairantes sur la qualité hybride de la transformation : partie végétale ou animale mêlée à l’humain). « Transformations » a aussi une qualité dynamique que nous perdons avec « reconfigurations » plus statique.
En ce qui concerne la deuxième partie du titre : « pubertat », toujours traduit par « puberté », l’asymétrie avec le chapitre sur l’infantile interroge. Freud parle bien de « sexualité infantile » et non « de l’enfance ». La sexualité infantile est présente en chacun jusqu’au 4eme âge comme le montre la clinique, la littérature ou l’iconographie. Le symétrique aurait été : « les métamorphoses du pubertaire » ou de « l’adolescence » si on l’entend comme un processus psychique déclenché par la puberté et qui se poursuit bien au-delà de l’évènement. Mais on ne trouve chez Freud ni théorie du pubertaire, ni théorie de l’adolescence. Dans les Trois essais, mais aussi dans la plupart des textes consacrés à la puberté, Freud se réfère à l’événement de la puberté sans élaborer une théorie des remaniements psychiques associée à celui-ci. Il n’existe pas de concept spécifique à la puberté chez Freud. Le plus souvent chez Freud la puberté est un simple seuil selon la théorie de l’après-coup, dont on peut être étonnés qu’il ne soit pas question dans ce texte. L’après-coup, qui correspond à la sexualisation des représentations à partir de la puberté, est un concept généraliste traitant de la temporalité psychique souvent rétroactive. Suffit-il pour rendre compte du pubertaire ? Oui selon Jacques André organisant un colloque « la psychanalyse de l’adolescent existe-t-elle ? » en 2015. Colloque né d’une « dispute » avec des cliniciens pour qui la psychanalyse de l’adolescence existe bien. Ce contexte, qui reste aujourd’hui polémique entre les psychanalystes, nous invite à approfondir la question. Par exemple cette asymétrie, présente dans le titre de ce troisième essai, nous amène à considérer l’étayage du psychique sur le somatique.
1‑Une lacune volontaire difficile à soutenir dans ce troisième essai : effacer le pubertaire.
Au fil de la progression de son œuvre, Freud sera toujours plus soucieux d’attirer l’attention sur la sexualité infantile. Il ne cesse de répéter que la sexualité ne commence pas avec la puberté mais dans l’enfance. Nous ne pouvons énumérer ici toutes les références qui vont dans ce sens, mais l’une d’entre elle mérite tout de même d’être distinguée. Extraite des Cinq leçons sur la psychanalyse (Conférences de 1909, publiée en 1910), elle frappe par sa virulence toute didactique : « Y‑a-t-il donc, demanderez-vous, une sexualité infantile ? L’enfance n’est-elle pas plutôt cette période de la vie où manque tout instinct de ce genre ? – A cette question je vous répondrai : Non, l’instinct sexuel ne pénètre pas dans les enfants à l’époque de la puberté (comme dans l’Evangile, le diable pénètre dans les porcs). » Cette référence à l’Evangile de Saint Luc où Jésus, exorciste, fait dériver le démon dans un troupeau de porc qui va se jeter d’une falaise, conjugue deux thématiques importantes à l’adolescence : l’animalité, l’instinct bestial et l’exorcisme. Pour l’opinion populaire l’instinct de la puberté réveille le frisson de la luxure. C’est un peu le thème du diable au co
rps qui est tourné en ridicule dans cette référence au possédé de Gerasa. Dans ses cas cliniques également S. Freud poursuit son travail de démonstration de l’existence de la sexualité infantile. Les passages concernant la puberté mettent souvent en lumière le courant homosexuel, comme pour en montrer l’universalité et la présence chez tout un chacun. L’homosexualité comme la bisexualité sont des arguments en faveur de l’existence de la sexualité infantile.
Dans le 3ème essai, suivant le plan du livre qui décrit les différents stades du développement, Freud est contraint de décrire une nouveauté pubertaire qui introduit une discontinuité, faisant état d’un attrait pour l’hétérosexualité complémentaire : « la pulsion sexuelle se met maintenant au service de la reproduction ; elle devient pour ainsi dire altruiste ». Finie la bisexualité avec la puberté ? C’est un peu ce que dit Freud dans la première page : « comme le nouveau but sexuel assigne aux deux sexes des fonctions très différentes, leur développement sexuel diverge considérablement ». Il parle de « nouveau but » d’un « ordre nouveau », d’un « but sexuel normal ».
Ces premières pages des 3 essais sont originales, rares dans l’œuvre freudienne. Elles introduisent l’idée d’une hétérosexualité complémentaire. Dans ce sens, elles donnent un socle aux tentatives de dégagement de la théorie de la castration phallique conduisant à donner au deuxième sexe une place dans la métapsychologie. Cette nouvelle logique ne fait pas disparaître les anciennes théories sexuelles infantiles qui perdurent dans l’inconscient, mais oblige à penser l’autre sexe, non pas comme phallique ou castré, mais comme un sexe différent, engageant les travaux ultérieurs sur le féminin.
Pour faire vivre ses propres concepts, Freud n’avait pas d’autre alternative que d’annuler le moment de l’adolescence, ou d’en parler avec mille précautions quand il ne pouvait pas faire l’impasse sur elle. Mais puisque les trois essais suivent une logique développementale Freud se trouve, comme l’adolescent lui-même, contraint de faire coexister sexualité infantile et sexualité pubertaire dans un même « corpus ». Comme les remaniements du texte, qui sont des ajouts et non des corrections ou des suppressions, le nouveau peut-il s’ajouter à l’ancien sans l’effacer comme l’adolescence ne rend pas moins « vrai » l’infantile et inversement ?
2‑La question de l’instinct
Toute l’œuvre de Freud contre l’idée d’un instinct sexuel chez l’être humain, idée attribuée à l’opinion populaire, celle d’une attraction entre les sexes qui est évoquée à plusieurs reprises dans son œuvre. Le 3eme essai vient comme contradicteur au sein de cet édifice. Les commentateurs s’en sont peut-être rendu compte et jugent bon de nous mettre en garde :
Dans la préface des Trois essais de l’édition folio M. Gribinski écrit : « de quelque façon qu’on lise ce livre on sera accompagné par l’insistance d’une évidence : le but de la sexualité n’est pas la procréation. La sexualité humaine n’est au service que d’elle-même, elle échappe à l’ordre de la nature. Elle est pour ainsi dire contre nature ».
En quatrième de couverture de l’édition de l’Espace Analytique A. Vanier nous avertit : « La sexualité n’est donc pas un instinct elle est détachée des organes génitaux ».
Et pourtant Freud écrit bien dès la première page de ce troisième essai :
« à la puberté un but sexuel nouveau est donné, à la réalisation duquel toutes les pulsions partielles coopèrent, tandis que les zones érogènes se subordonnent au primat de la zone génitale, (…). La pulsion sexuelle se met maintenant au service de la fonction de reproduction. ». Peux-t-on alors parler d’étayage sur cet instinct de conservation de l’espèce comme le suçotement s’étaye sur le besoin de se nourrir ?
Freud, l’inventeur de la sexualité infantile, n’a pas scientifiquement intérêt à souligner un instinct sexuel qui pousserait les sexes irrésistiblement l’un envers l’autre, opinion populaire de son temps. Il est un peu ennuyé par une référence illustre, celle de Platon qu’il appelle parfois « le divin Platon ». L’idée d’une complémentarité des sexes prend en effet sa source dans le mythe « du Banquet » de Platon3 qui a connu une grande vogue au 19ème siècle quand sont découverts les rôles respectifs de l’homme et de la femme dans la procréation. La théorie des sphères semble attester cette attraction des sexes l’un envers l’autre selon une logique de pérennisation de l’espèce. Pour ce troisième essai Freud est gêné aux entournures : comment parler de puberté en faisant l’impasse sur une plus-value instinctuelle à cet âge ?
Le problème c’est pour Freud, comme pour l’adolescent, la cohabitation de deux modèles incompatibles : le courant tendre organisé par l’Œdipe et le courant sensuel qui ne méconnait plus ses buts. En 1912, dans ses « Contributions à la psychologie de la vie amoureuse » Freud reconnait que « Ces fixations tendres persévèrent durant l’enfance et ne cessent d’entraîner avec elles de l’érotisme, qui, de ce fait, est détourné de ses buts sexuels. Or, quand vient la puberté, s’y ajoute le puissant courant « sensuel » qui ne méconnaît plus ses buts. Il ne manque apparemment jamais de suivre les voies antérieures, et d’investir alors de charges libidinales beaucoup plus fortes les objets du choix primaire infantile »4 .
Comment concilier le courant tendre et le courant sensuel ? Voilà une question qui fait du pubertaire un processus au travail bien au-delà de la puberté. Rappelons les forces en présence :
- Le courant tendre draine les représentations œdipiennes infantiles, incestueuses et parricides.
- Les transformations physiologiques de la puberté qui marquent l’événement d’un corps apte à l’accomplissement génital, à la rencontre complémentaire des sexes.
Invité par la revue Adolescence (1998) pour un colloque à l’Unesco, Jean Laplanche a posé le dilemme en ces termes : la puberté c’est le retour de l’instinct mais quand elle arrive le fauteuil est déjà occupé par la sexualité infantile5 : « Chez l’homme, il y a de la pulsion sexuelle qui occupe la place majeure décisive de la naissance à la puberté. C’est elle qui fait l’objet de la psychanalyse, c’est elle qui est enfouie dans l’inconscient. Il y a de l’instinct sexuel, pubertaire et adulte, mais qui trouve la place occupée par la pulsion infantile. Cet instinct est donc épistémologiquement très difficile à définir dans la mesure où dans le réel et concrètement il n’apparaît pas à l’état pur mais dans des transactions incertaines avec le sexuel infantile qui règne dans l’inconscient ». Autrement dit : l’acquis précède l’inné.
Au-delà de la question quantitative c’est effectivement la qualification des transformations pubertaires que nous cherchons à définir. La puberté n’expose pas seulement à une névrose d’angoisse même si l’hypothèse freudienne des contenants des substances avancée dans ce troisième essai nous y conduit : Freud interroge : est-ce la poussée sur les bords des contenants qui suscite l’éjaculation ? Cette piste ne le convainc pas et nous non plus.
Le primat du génital mais comment ?
Le changement n’est donc pas seulement quantitatif, il nous faut le décrire au-delà de la métaphore de la métamorphose. Freud fait part de sa perplexité à propos du « zones érogènes qui se subordonnent au primat de la zone génitale » (sous-titre de la deuxième page) : « Dans le parcours de développement ici décrit, nous avons clairement sous les yeux le point de départ et le but final. Les passages servant de transition nous sont encore obscurs à maints égards ; nous devons, les concernant, laisser subsister plus d’une énigme ». Il a lui aussi recours à une métaphore : « c’est comme le percement d’un tunnel des deux côtés à la fois ». Comme souvent, l’utilisation de la métaphore est paradoxale : elle limite la pensée et l’ouvre à la fois. Ce tunnel qu’on creuse par les deux bouts laisse la rencontre finale dans l’ombre : au milieu on ne sait pas comment ça se passe. Le courant tendre et le courant sensuel peuvent ils ne jamais se rencontrer ? Se heurter de manière explosive ? Ou se mêlent-ils en une alchimie ? Ses différents cas de figures pourraient s’illustrer cliniquement. La métaphore du tunnel nous amène à penser qu’il n’y a pas d’effet de frontière, pas de jugement d’attribution possible, comme l’adolescent ni enfant ni adulte. Paradoxe que l’on peut rapprocher de la formule de Rousseau pour décrire une adolescente : « le commencement d’une femme dans la fin d’un enfant ». L’adolescent serait une forme ouverte ou en attente de forme …
Les courants tendres et sensuels peuvent-ils s’émulsionner comme l’huile et le vinaigre ? Mais l’huile et le vinaigre se séparent à nouveau au repos. L’image du café au lait donnée par Etienne Klein au CPLF à propos du temps serait-elle plus adéquate ? Une fois mélangés on ne peut plus séparer le lait du café, ceci pour illustrer la seule chose que l’on sait du temps : quand un évènement est passé on ne peut plus revenir en arrière. Tout ce qu’on sait du temps c’est qu’il est passé. C’est le fait accompli … Une telle synthèse est périlleuse pour le moi qui risque d’y perdre son unité mais elle est inévitable. Quoique le sujet puisse en dire. Face à la croissance le sujet oppose d’abord ses défenses comme cette patiente de 18 ans qui disait : « je voudrais que tout garde la même configuration … que rien ne bouge ».
La notion d’amphimixie des érotismes développée par Ferenczi dans Thalassa6 est une tentative de prolongement de cette question. Thalassa est d’ailleurs cité par Freud dans la dernière page de ce troisième essai comme une tentative de résoudre l’énigme : « La plus grande puissance qui exerce une défense contre l’inversion durable de l’objet sexuel est assurément l’attraction que les caractères sexués opposés manifestent les uns pour les autres ; aucune explication de ce phénomène ne peut être fournie dans le contexte de ces discussions ». Et en note Freud fait référence à cet « « Essai d’une théorie génitale », assurément fantasque mais débordant d’ingéniosité. »
Ferenczi écrit sa « théorie sur la sexualité génitale » en 1914 lors d’une démobilisation en même temps qu’il traduit en hongrois les Trois essais sur la théorie de la sexualité. Il présente ses travaux à Freud en 1915 à Pápa ( !), mais ils ne seront publiés qu’en 1924.
Parce qu’il reconnaît un manque dans l’œuvre freudienne et cherche à construire une théorie de la génitalité, l’ouvrage de Ferenczi va effectivement dans le sens d’une théorie pubertaire. A ce propos, il apparaît très significatif que le titre de l’édition allemande : « Esquisse d’une théorie de la génitalité » ait disparu des éditions anglaise et française !
Ferenczi fait du coït un processus amphimictique à la fois œdipien et archaïque. Il tente de décrire l’amphimixie des érotismes dans le processus d’éjaculation qui mettrait en œuvre la coopération des innervations urétrale et anale, comme une fusion, une amphimixie des érotismes anal et urétral. C’est aussi dans Thalassa que Ferenczi avance que « chez le garçon, le creux de la main représente symboliquement l’organe génital féminin », en note il ajoute : « la période masturbatoire serait la première étape annonçant la primauté de la zone génitale et devrait être isolée comme une phase à part dans le développement libidinal ».
Les lacunes, volontaires ou non, de ce troisième essai invitent donc à poursuivre la recherche. La proposition de Ferenczi mériterait d’être approfondie. On peut s’étonner que Freud ne dise rien de la masturbation dans ce 3ème essai alors que le sujet occupait beaucoup les minutes de Vienne. La collecte des cas d’onanisme prend également dans la correspondance avec Fliess une place importante pour justifier la première théorie de l’angoisse. L’idée d’un passage par l’organe dans le déplacement d’un objet incestueux à un objet adéquat pourrait s’y appuyer. Une partie du corps propre, en relation imaginaire ou symbolique avec le corps de l’autre, permettrait les transformations un peu comme la jambe de l’analyste utilisée comme « appui-dos » par l’enfant autiste pourrait inaugurer une transformation. Dans la littérature cette idée pourrait aussi s’illustrer par le pied de la Gradiva qui permet à Norbert de ruser avec la censure pour se tourner vers un objet d’amour, sa voisine Zoé : exemple de déformation qui avait tant plu à Freud.
Références :
FREUD S. (1905), Trois essais sur la théorie sexuelle, « Les métamorphoses de la puberté » Paris, Folio, Gallimard, 1987 et Trois essais sur la théorie sexuelle « Les reconfigurations de la puberté » OCF, IV, Paris, Puf., 2009
NOTES :
- CHERVET B. « L’accomplissement et la capacité d’aimer », Gènes, 10–13 mai, 2018
- LAMBERTUCCI-MANN Sabina, « Vicissitudes des transformations psychiques. Le travail de déformation », Gènes, 10–13 mai, 2018.
- PLATON, Le banquet – Phèdre, Paris, Garnier Flammarion, 1964.
- FREUD S. « Sur le plus général des rabaissements de la vie amoureuse », 1912, GW., VIII, 80–1,
- LAPLANCHE J. « Pulsion et instinct » in Adolescence, 36, 2002, pp. 649–668 :
- FERENCZI S., (1924), Thalassa, Psychanalyse des origines de la vie sexuelle, Paris, Payot, 1962.