Le prix de la psychanalyse

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Dans cette période trou­blée où la psy­cha­na­lyse est dis­cré­di­tée, où les enjeux de réformes légis­la­tives autour du soin psy­chique en France vont à l’encontre des concep­tions du soin telles que nous les enten­dons, cen­trées sur la rela­tion thé­ra­peu­tique et le lien qui unit soi­gnants et soi­gnés, com­ment nous ins­crire en tant que psy­cha­na­lystes dans ce par­cours de soin, trou­ver une place sans ris­quer d’accroître la déchi­rure en nous ostra­ci­sant et en nous arc-bou­tant dans une oppo­si­tion délé­tère pour notre pro­fes­sion ?

Depuis des années les psy­cho­logues attendent une recon­nais­sance et para­doxa­le­ment lorsque le pos­sible rem­bour­se­ment des séances est annon­cé par le gou­ver­ne­ment, il nous parait inac­cep­table. Est-ce un signe sup­plé­men­taire d’incommunicabilité ou le révé­la­teur de notre inca­pa­ci­té à témoi­gner de nos pra­tiques et de la spé­ci­fi­ci­té de notre tra­vail sur la rela­tion thé­ra­peu­tique ? Les enchères ne prennent pas, sommes-nous à vendre et pour quel prix ? La sou­mis­sion à l’autorité médi­cale et la perte de notre auto­no­mie, le nivel­le­ment vers le bas et la perte de la liber­té de fixer les mon­tants de nos hono­raires, paraît à la plu­part d’entre nous par­fai­te­ment inac­cep­table. Il en va de notre sur­vie en Ins­ti­tu­tion et aus­si en libé­ral.

Ne pour­rions-nous aus­si esti­mer qu’une prise en charge, même à mini­ma, par la sécu­ri­té sociale, est une façon de mettre le pied dans la porte, pour ensuite, négo­cier les condi­tions de cette prise en charge. Mais l’im­pos­si­bi­li­té d’ap­pli­quer un dépas­se­ment d’ho­no­raire pointe d’emblée l’im­passe autour d’un pos­sible com­pro­mis.
Ne peut-on aus­si consi­dé­rer que tout pro­grès social se fait par étapes ?
A la fin du 19è siècle, les ouvriers ont obte­nu un jour de repos heb­do­ma­daire, un siècle plus tard, ils sont à 5 semaines de congés payés et aux 35 heures.
Com­ment trou­ver un moyen d’utiliser ce qui pour­rait aus­si se pré­sen­ter comme une oppor­tu­ni­té et de nous faire recon­naître dans notre abord incon­tour­nable du soin psy­chique ? Du cuivre à l’état pur, puisque l’or aurait dis­pa­ru ?

Nous vous pro­po­sons pour une lec­ture plus éclai­rée de par­cou­rir le dos­sier du site de la SPP, « Enjeux autour des réformes du soin psy­chique »